Autistes, Tdah, Dys, Hpi, qui sont les enfants et adolescents neuroatypiques ?
Qui est l'enfant ou l'adolescent neuroatypique ?
Selon les derniers chiffres de l'Inserm, on compterait 5 à 7 enfants neuroatypiques par classe. Parmi eux, nombreux sont ceux présentant des troubles des apprentissages. Mais qu'est-ce-que la neuroatypie ? Soulignons que la terminologie peut varier, ainsi on parle aussi de "neurodivergence, de "neuroatypicité" mais ces mots renvoient à la même signification.
La neuroatypie s'exprime par un fonctionnement cognitif différent de la norme. Il s'agit de spécificités neuro-fonctionnelles et non de maladie. Si l'on observe, via l'imagerie médicale, le cerveau d'une personne neuroatypique, nous constaterons que le traitement de l'information est différent de celui d'un individu lambda. Chez le neurodivergent, le cerveau présente un plus grand nombre de connexions neuronales, il traite davantage d'informations.
La neuroatypicité revêt plusieurs formes, englobe plusieurs atypies:
- Le spectre du trouble de l'autisme (TSA), caractérisé par des difficultés dans la communication et les interactions sociales, ainsi que par des comportements restreints et répétitifs.
- Le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH/h): l'enfant a des difficultés à se concentrer et à soutenir son attention lors d'une tâche ou d'une activité particulière ceci en dépit de sa bonne volonté. Ce trouble conduit à de nombreuses erreurs d'inattention, à un travail inachevé, au non-respect des consignes et à une mauvaise organisation. Plus de 50ù des enfants qui présentent des troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité présentent d'autres troubles associés: ils s'accompagnent fréquemment de difficultés psychologiques et comportementales (comme le trouble oppositionnel).
- Ainsi que la grande famille des dys:
- La dyslexie (trouble affectant la lecture). Après le début de l'apprentissage de la lecture au CP, le trouble spécifique des apprentissages avec déficit en lecture se manifeste par une mauvaise association entre graphèmes (signes écrits) et phonèmes (sons) et par une incapacité à saisir rapidement un mot dans sa globalité.
L'enfant déchiffre lentement et fait des erreurs. Ce trouble est très souvent associé à une difficulté à maîtriser l'orthographe (trouble spécifique des apprentissages avec déficit de l'expression écrite). Ces dysfonctionnements sont souvent liés à un mauvais développement phonologique en amont de l'apprentissage de la lecture: difficultés à distinguer les sons proches, faible conscience phonologique (capacité à percevoir, découper et manipuler les unités sonores du langage telles que la syllabe ou le phonème et/ou à des problèmes dans le traitement orthographique (confusion et inversion de lettres, mauvais codage de la position des lettres).
Des problèmes visuo-attentionnels peuvent être associés.
- La dysphasie (trouble du langage oral). Les enfants peuvent présenter un trouble de l'expression du langage qui peut concerner la phonologie (des difficultés de prononciation, avec des paroles indistinctes et des mots déformés), le vocabulaire ou la syntaxe (difficultés à composer des phrases), parfois associé à un trouble de la compréhension (vocabulaire et/ou syntaxe)
- La dysorthographie (trouble de l'expression écrite).
- La dyspraxie (trouble des mouvements intentionnels et de la coordination motrice). Les enfants concernés ont des difficultés motrices , également pour planifier, programmer et coordonner des gestes complexes. Ils ne peuvent pas automatiser un certain nombre de gestes volontaires, notamment l'écriture (ce qui entraîne une dysgraphie). Ces enfants contrôlent laborieusement le dessin de chaque lettre, ce qui absorbe une grande partie de leur attention et les empêche de prêter attention aux autres aspects (orthographe, sens des mots ...).
Ce trouble est souvent associé à des anomalies de repérage et d'organisation spatiale et à des difficultés de motricité des yeux qui perturbent l'appréhension de l'environnement par l'enfant.
- La dysgraphie (trouble de l'écriture).
- La dyscalculie (trouble de l'accès à la numérisation). Les enfants concernés ont une mauvaise perception des quantités numériques (sens du nombre), socle sur lequel se construisent les habilités arithmétiques ultérieures. Ils peuvent aussi rencontrer des difficultés de mémorisation et d'apprentissage des tables de multiplication. Ce trouble est souvent associé à un trouble du langage ou à un trouble de la coordination.
- Le trouble dysexécutif (trouble dans les capacités à anticiper, organiser, mener à bien une action).
Certaines études classent également le fonctionnement des enfants à haut potentiel intellectuel (HPI) dans les neuroatypies. Les personnes HPI ont souvent un quotient intellectuel supérieur à la moyenne. Leur capacité à résoudre des problèmes complexes et à comprendre des concepts abstraits est remarquable. Ils sont souvent extrêmement curieux et ont soif de connaissances. Leur pensée est créative et originale. Bien que souvent rationnelles, les personnes HPI peuvent également être très sensibles émotionnellement et avoir une grande empathie. Elles sont souvent perfectionnistes et ont un sens de l'humour développé.
Les troubles ne disparaissent pas à l'âge adulte, mais la personne va mettre en place des stratégies d'adaptation ou d'évitement pour compenser ses difficultés. Presque la moitié des enfants porteurs d'un trouble présente un autre trouble.
Un dépistage et une prise en charge précoces sont recommandés dès la maternelle, avant 5 ans et si possible dès 3 ans, afin d'améliorer le diagnostic ultérieur.